Le dindon est un oiseau gallinacé importé d'Amérique du Nord dès le XVIe siècle. Comme il est polygame la perte d'une femelle ne le trouble guère, c'est pourquoi la coutume veut qu'on déguste une dinde pour Noël sans arrière-pensée. Les américains, toujours en avance, la mange fin novembre à la thanksgiving. Généreux, comme chacun le sait, la veille du banquet leur président magnanime en gracie une ou deux. On ne sait trop pourquoi, d'autant qu'ils agissent rarement de même avec leurs condamnés à mort qu'ils nourrissent longuement dans des cages identiques à celles des volatiles. Nous ne pensons pas que ce soit dans un but humanitaire. Parfois ils en gracient quand même un, par bonté, mais bien moins souvent que les dindes de novembre. Mme Bardot, qui est également très soucieuse de la santé des animaux, doit adorer les américains.

Le dindon glougloute. Il aime se pavaner et comme son cousin le paon, sait faire la roue avec sa queue. Il est un peu ridicule quand on les compare, mais il n'en a que faire. Ses plumes sont bien plus belles que celles de sa compagnes, ce qui est courant chez l'oiseau et le fut autrefois chez le Sioux qui n'hésitait pas à s'en planter dans les cheveux imités par nos cocottes de l'époque qui les mettaient, elles, sur leurs bibis. La mode du chapeau semble refleurir actuellement à la différence du Sioux.
Mais je m'égare.
Le dindon, en plus de ses plumes colorées, portent sur la tête des excroissances et sur le cou une caroncule. La caroncule est une sorte d'écharpe rouge comme l'est celle que porte Christophe Barbier, surtout lorsqu'il se pavane devant la caméra de télévision du journal l'Express, même en bras de chemise. On se demande pourquoi il est plus sensible au froid sur le cou et non sur les bras. C'est peut-être un cas médical inconnu. Nous n'avons pas remarqué qu'il glougloutait bien que quelquefois on hésite à pouvoir le décrypter.
D'ailleurs souvent il me rase, ce qui est un comble pour moi qui porte la barbe. Humour de potache, certes, dont on a dû lui rebattre les oreilles. Mais c'est un fait, Barbier me rase.

Pour en revenir au dindon, que nous n'avons guère quitté, de récentes recherches démontrent qu'il proviendrait d'une espèce de dinosaure de petite taille ayant survécu vers l'époque du jurassique. C'est dire s'il est antique. Bien que descendant de reptile, le dindon ne les aime pas. Mettez-en un dans votre jardin, il vous chassera couleuvres et vipères. Il aime sa tranquillité.
Christophe Barbier également à en juger par tout ce pourquoi il est contre. L'alcool, le tabac, la vitesse, le CO2 et que sais-je encore? la démocratie peut-être. En effet, sa dernière trouvaille consiste à critiquer les candidats à la prochaine élection élyséenne. A son avis il y en a trop. Sarkozy et Hollande devraient suffire. Exit donc les Morin, de Villepin, Bayrou, Joly, Mélenchon, Dupont-Aignan et les autres. A croire qu'il ne souhaiterait qu'un seul tour. Voire pas de tour du tout. La France se tortille dans de si grandes difficultés, selon son point de vue, qu'il n'est pas bon que les électeurs s'éparpillent avec le risque de voir émerger au second tour un individu qui n'aurait pas sa préférence. On croit deviner laquelle quand il s'en prend plus particulièrement aux candidats de droite.
Doit-on lui rappeler que précisément la démocratie, c'est cela. Quiconque souhaite se présenter à l'élection présidentielle en a le droit. Le candidat explique à ses concitoyens sa vision de la chose publique et ceux-là votent. Au second tour, on choisit.
Hervé Morin lui a parfaitement répondu et le grotesque n'est sans doute pas celui que l'on pense. Le sens primitif de grotesque vient des arabesques, découvertes dans les grottes du magdalénien ou autre époque lointaine, dessinées par des hominidés artistes. Elles avaient une signification. Les arabesques de Barbier émises de son antre de l'Express en ont une également, celle de l'ennui.

Au fait, j'ai oublié de préciser, le dindon est un animal de basse cour (sans tiret).