NAT_0003.jpgIl faut relativiser! Toutefois, si tout est relatif il ne sert à rien de le faire puisque le relatif devient lui-même relatif, donc sujet à caution et s'annule de fait. Chacun connait le paradoxe de l'homme qui ment. Je mens, dit l'homme. Par conséquent, mentant, je dis la vérité. Si la vérité est dite, je ne mens plus, donc je mens en disant que je mens; si je mens, etc. On tourne en rond. On ne voit pas très bien comment tourner autrement d'ailleurs depuis qu'un certain "bibendum tornatus", un ancêtre de M. Michelin arrière grand-père, lui-même grand voyageur dont la famille a conservé les valeurs et l'humeur vagabonde puisque actuellement installée en Suisse, après une excursion en Mésopotamie il y a 5.500 ans où les taxes étaient légères, ayant le mal du pays, pour revenir plus rapidement dans sa grotte clermontoise (au pied du Puy de Dôme qui existait déjà à l'époque mais ne s'appelait pas ainsi, 63, pour ceux qui n'ont pas appris leurs départements) inventa la roue.

La roue est ronde. Comme la Terre. Bien que cette dernière ne soit plus plate sur ces flancs comme l'a prouvé Eratosthène puis plus tard Magellan qui passa outre le principe de précaution, qu'on n'avait pas encore inventé, pour aller voir ailleurs si son détroit existait bien, et pas tout à fait ronde mais boursoufflée, un peu comme une roue voilée.
Celle du paon ou du dindon ne l'est pas complètement non plus. Mais je ne reviendrai pas sur ce dernier gallinacé dont on a vu que certain journaliste s'en inspirait pour se pavaner.

La roue tourne. Sauf à l'arrêt. Et encore, tout étant relatif et sachant, depuis Copernic et Galilée que la Terre tourne aussi, la roue, bien sûr, tourne avec elle, même au repos.
Ce qui doit être extrêmement lassant. Sisyphe, s'inspirant de la roue, inventa donc le mouvement perpétuel. Mais voulant être original, ne tourna pas mais grimpa au sommet d'un mont, qui pourrait être le Puy de Dôme, puis descendit, en roulant sous son rocher, pour grimper encore comme l'expliqua fort justement Camus*. Ce qui nous laisse à penser que l'entêté, malgré tout, tourne en rond lui aussi, même si, autant absurde que Sisyphe, sa trajectoire est un aller-retour obstiné. Du moins ressasse-t-il son idée à en faire une boulette dans sa tête comme un client de restaurant, qui attend, roule entre ses doigts la mie de pain. L'obsession vous tourneboule la cervelle plus que des bulles de Champagne, cette délicieuse boisson dont les stocks tourneront grâce aux fêtes qui approchent.

Le Champagne étant un vin dont tous les composants sont fabriqués exclusivement en France, je vous conseille d'en acquérir quelques cartons avant que la folie "d'acheter français" n'en tarisse la source.
En effet, l'homme politique, qui ne sait plus vers où tourner la tête pour trouver des idées, crut bon d'inventer ce slogan afin de ne pas obérer l'avenir de ceux qui nous succéderont. Buvons donc français, ce que nous faisions déjà sans le savoir, comme M. Jourdain sa prose, mais plus encore, pour apurer la dette, devenons alcooliques en consommant le seul produit réellement pure souche avec le fromage et quelques légumes du terroir. Parce que les autres**…

Buvons et dansons donc à la fête foraine du populisme où la grande roue ne tourne que sur elle-même. C'est amusant mais totalement stérile. Ça tourne mais n'avance pas. Comme la dette***, qui roule sa bosse à l'imitation de Sisyphe son rocher. Pas bien lourd le rocher en regard du patrimoine calculé par Olivier Bouba-Olga, prof. à la fac. de Poitiers. 13%, nos enfants sauront bien faire avec. Tout comme il a analysé le "Achetez français". Vous y verrez, sur son blog, que, malgré tout, le relatif c'est la comparaison.
L'affirmation n'étant qu'une roue qui tourne dans le vide.


*Camus : Le Mythe de Sisyphe
**OBO : Fabriqué en France
***OBO : Dette, patrimoine,générations futures